Une cinquième saison et la troupe brûle les planches avec bonheur et succès. Cinquième saison certes mais première mise en scène de Fabienne Algoet–Hanze. La panique n’était qu’au château malgré cette lourde responsabilité de succéder à Fabrice Gonzo pour diriger les acteurs (voir notre édition du jeudi 18 avril). «Cette pièce, Fabrice me l’a donnée, confie donc la metteuse en scène. L’auteure est d’ailleurs une amie de Fabrice. J’ai pris confiance, sans stress, et sans stress non plus chez les acteurs. Je n’ai pas mis la pression. Mais j’ai cherché à caricaturer chaque personnage.»
Résultat : un jeu complètement «relâché», déstressé dès les premières répliques de la première soirée. À chaque caractère, un cliché stéréotypé, comme Victoire (Véronique Boumal), la bourgeoise pincée… Ou Eglantine, la belle-mère acariâtre et tyrannique (Angèle Stassen dans ce qui est sans doute sa meilleure prestation depuis cinq ans). Et encore Justine, la servante écervelée (Florence Voss). Tous, enfin Sébastien Baguette (Bernard), le seul homme parmi les huit rôles, et les sept personnages féminins ont littéralement transcendé cette pièce tonitruante. Claire (Christiane Algoet), Agathe (Chantal Noulleau vraiment déstressée pour la première fois) ou la commissaire Duroc (Anne Loumaye)…
Confirmation de talents. Explosion de certain(e)s. Révélations confirmées. Et nouvelles révélations. Florence Voss et Pétronille Renaerts, touchées par le virus maternel, ont constitué les nouvelles touches de fraîcheur sur scène. «Le plus dur aura été de travailler avec elles, souligne Fabienne Hanze. Elles ne connaissaient ni les techniques de voix, ni celles de scène. On a travaillé de manière systématique, la manière de porter sa voix, de se déplacer.»
Deux révélations annoncées et confirmées dans leur jeu, leurs mimiques, leurs expressions de visages et leurs nuances de voix! Elles confortent l’impression d’ensemble de la troupe. Une comédie enlevée, gaie, comique, irrésistible même. Un succès qui donne envie à Fabienne Hanze de continuer l’aventure pour les prochaines. «L’envie parce que je ne suis pas stressée… et que je n’ai plus non plus le stress des planches quand je joue. Mais surtout parce que la confiance que les membres de la troupe ont entre eux, ils me l’ont donnée.»
Autant en emporte la pièce donc. Et vite la prochaine…
Article de Jacques LEMOINE, paru dans le journal " L'Avenir Huy-Waremme" le 5 mai 2013.